La cicatrice espagnole
Soixante-dix ans après la fin de la guerre civile et 35 ans après la mort du général Franco, l’Espagne demeure profondément divisée par le douloureux héritage du conflit.
De 1936 à 1939, les républicains, appuyés par l’URSS et des volontaires provenant du monde entier, ont affronté les nationalistes du général Francisco Franco, soutenus en armes et en logistique par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie. Des atrocités ont été commises des deux côtés. Cependant, celles des franquistes, qui auraient exécuté sommairement et enterré des milliers de personnes dans des fosses communes, ont longtemps été occultées par la dictature qui a suivi et par l’adoption, en 1977, de la loi d’amnistie, pour favoriser la transition vers la démocratie. Aujourd’hui, les familles et les descendants des disparus (que certains estiment à plus de 100 000) veulent retrouver leurs dépouilles pour leur donner une véritable sépulture. Ils souhaitent aussi que les faits soient reconnus et sanctionnés.Ils sont appuyés en cela par de nombreuses personnalités, dont le célèbre juge Baltasar Garzon, qui a vainement tenté d’instruire une enquête sur la question en 2008. Toutes ses démarches provoquent les réactions d’une droite encore très présente et font resurgir les profondes divisions d’un pays dont la réconciliation nationale s’est érigée au prix d’un mur de silence.
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